La Grande Halle de la Villette à Paris accueille actuellement 181 trésors de Ramsès II, le plus célèbre pharaon d’Egypte qui régnera pendant 66 ans, de 1279 à 1213 avant notre ère. Pharaon bâtisseur, on lui doit le temple d’Abou Simbel, il a été aussi à l’origine de la construction d’impressionnants canaux, en un temps où l’agriculture était le fondement de l’économie égyptienne, grâce à la crue annuelle du Nil qui déposait sur ces terres arides de riches alluvions.
« L’Egypte est un don du Nil », écrira Hérodote et la crue annuelle découpera l’année en trois saisons, avec l’inondation de mi-juillet à mi-novembre, puis la germination jusqu’à mi-avril et enfin la saison des récoltes. Dès le 2ème millénaire avant notre ère, des travaux hydrauliques vont être mis en place, avec des techniques inventées par les Sumériens : canaux d’irrigation, fosses de drainage. Déjà à l’époque de Ramsès II, les scribes (fonctionnaires) veillaient à ce que l’eau ne soit pas gaspillée et s’assuraient que les canaux soient bien entretenus. Ce qui permettra de produire en abondance durant l’Egypte antique : le blé amidonnier et l’orge pour la fabrication du pain et de la bière (Ramsès II est aussi appelé le pharaon brasseur !), le pois chiche, la lentille, la laitue, l’oignon, le sésame, le papyrus, le lin et le pavot à opium…
Pendant des millénaires l’agriculture demeurera le fondement de l’économie égyptienne. Après son annexion par Rome, l’Egypte sera l’un des greniers à blé de l’Empire romain. Aujourd’hui l’agriculture de ce pays de 104 millions d’habitants, qui emploie 30 % de la population active, est confrontée à de nombreux défis, dont sa dépendance aux importations agro-alimentaires mais, aussi et surtout, le défi de l’eau, lié au contexte géopolitique du Nil. 95 % des cultures sont irriguées et les terres cultivables sont concentrées sur 4 % du territoire.