Et si la pensée des Physiocrates, qui ont inventé l’économie politique au XVIIIème siècle, nous aidait à élaborer une politique écologique libérale ? C’est l’idée surprenante que défend l’économiste libéral, Jean-Marc Daniel, dans son livre Redécouvrir les Physiocrates (1). Après tout la physiocratie, qui signifie littéralement « gouvernement de la nature », avait intégré dans ses réflexions la contrainte de la nature, en considérant qu’il existe un ordre naturel, et celle de l’énergie, en mettant en avant les effets bénéfiques de la « valeur soleil », du soleil d’hier sous la forme du charbon au soleil de demain sous la forme de l’agriculture. A l’époque, les physiocrates défendaient l’idée que la terre était l’unique source de richesses, que l’agriculture était la seule activité permettant de multiplier ces richesses et que les paysans étaient la seule classe productive. Partisans de la concurrence et défenseurs de la propriété, ils prônaient la libération du prix du grain. Turgot, contrôleur général des finances, avait instauré certaines de ces mesures qui avaient débouché sur « la guerre des farines ».
S’appuyant sur les idées physiocratiques remises à jour, et pourfendant les thèses des « pagano-gauchistes », Jean-Marc Daniel entend ne pas ignorer les problèmes environnementaux, mais lutte contre leur utilisation pour justifier un renforcement de l’Etat, et défend « une économie libérée, concurrentielle et désendettée », pour « sortir des ornières du keynésianisme » et du recours systématique à l’Etat. Pourtant, parmi les solutions qu’il préconise, il défend l’idée d’une taxe carbone, dont on a vu les limites (la révolte des gilets jaunes), et prône le versement des subventions aux agriculteurs pour rémunérer les actions positives dans la préservation de l’environnement, ce que fait d’ailleurs l’Union européenne. Comme quoi les plus libéraux de nos économistes n’hésitent pas parfois à recourir à des mesures étatiques…
1/ Odile Jacob – 14,99 €
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