Dans son rapport annuel publié la semaine dernière, le CESE (Conseil économique, social et environnemental) alerte le gouvernement sur trois sujets majeurs : les inégalités, le pouvoir d’achat et l’écoanxiété. Trois sujets qui se télescopent et se retrouvent dans le problématique coût du financement de la transition écologique. Le CESE précise que 80 % des Français se disent inquiets des conséquences du dérèglement climatique, notamment concernant son financement. Certes, au cours des derniers mois, le gouvernement a accru le montant des aides pour la rénovation thermique des logements, et, surtout, les a plus corrélés aux revenus des ménages. Mais une étude, publiée le 19 octobre dernier par l’Institut de l’économie pour le climat, montrait que la transition écologique demeurait trop coûteuse pour les classes moyennes et les ménages les plus précaires. Pour les classes moyennes, le reste à charge dans le cas d’une rénovation thermique correspondrait à plus d’une année de revenu. Et pour les 10 % des plus modestes, il représenterait dix années (voire plus !) de revenu.
Cette situation concerne particulièrement le monde rural, avec des revenus globalement moins élevés, un habitat plus ancien, moins isolé, et donc plus difficile à chauffer, et la nécessité de posséder une voire deux véhicules par ménage. A quoi il faut ajouter que l’inflation impacte plus fortement le pouvoir d’achat des ménages ruraux que celui des citadins, comme le note l’association Familles rurales. Cette dernière demande un zéro reste à charge notamment dans le cas de changement de chaudières pour les ménages les plus modestes et l’augmentation des seuils d’aide de Ma Prim’Renov.
Il y a quelques mois le rapport Pisani Ferry proposait un investissement public de 34 milliards d’euros par an d’ici 2030 et préconisait, pour que cette transition soit socialement acceptée et équitablement répartie, de la financer par un impôt exceptionnel sur le patrimoine financier des plus aisés. Préconisation qu’avait rejetée le gouvernement…