Cette période estivale est l’occasion pour bien des jeunes citadins de s’émerveiller des charmes de la campagne et, peut-être, de se découvrir une vocation pour ces métiers de la terre. Car, au cours des prochaines années, le risque de pénurie de main d’œuvre pourrait bien poser de sérieux problèmes à la filière agricole. L’agriculture qui a longtemps vécu en milieu clos, ne recrutant qu’en son sein, doit donc désormais se tourner vers l’extérieur. Après deux siècles d’exode rural, c’est une vraie révolution ! D’autant que la tâche n’est pas aisée car la profession pâtit d’une image de marque très défavorable tant pour les agriculteurs que pour les salariés des exploitations : faibles revenus, pénibilité des tâches… C’est pourtant oublier que ces métiers, qui demandent désormais de grandes compétences, ont bien changé. Plus rien à voir avec les pousse-brouettes d’antan !
La profession a pris conscience de l’enjeu. Lors du dernier salon de l’Agriculture, la FNSEA a lancé une campagne publicitaire « fun et branchée » avec vache râpeuse et mouton punk affichés sur les abribus parisiens et dans le métro, pour attirer les jeunes citadins. Pour autant ce n’est pas une campagne, – si décalée et imaginative soit-elle -, qui renversera la tendance. La pente est longue à remonter tant, pendant des décennies, le milieu agricole a donné une image si pleurnicharde et si peu attrayante de lui-même. Souvenons-nous du sketch de Fernand Raynaud : « ça eut payé » !
C’est en parlant positivement de leurs métiers, en développant toutes les formes de partenariat avec la société, en s’ouvrant sur le monde extérieur que le monde agricole inversera la tendance. Et la saison estivale est le moment propice pour mettre en avant les atouts des métiers de la terre et dire combien l’agriculture peut être demain un gisement d’emplois, en phase avec certaines des valeurs dominantes de notre époque.