En début de semaine l’association Sol et Civilisation organisait ses 24èmes assises sur le thème « Métropolisation, les nouveaux chemins du rural ». Depuis les années 1990, la mondialisation a entraîné une profonde mutation des territoires de plus en plus en situation de concurrence entre eux, avec des métropoles qui concentrent une grande partie de la richesse, au détriment souvent des régions en périphérie, en particulier le monde rural. Par ailleurs les lois territoriales (une par an depuis 20 ans !) ont bien du mal à s’ancrer dans la logique de projet de territoire et la dichotomie urbain/rural n’est plus vraiment adaptée à ce nouveau contexte. Pour autant, selon les experts présents, rien n’est perdu pour un monde rural qui dispose d’atouts non négligeables comme la qualité de la vie, le coût du foncier, des transports plus fluides… Les exemples de réussite sont nombreux à l’étranger (plus qu’en France, frileuse en la matière !). Ainsi le Vorarlberg, l’une des régions les plus pauvres d’Autriche, a su tirer parti de sa seule richesse, le bois, pour devenir pionnier dans l’architecture et la construction durable. De même la métropole turinoise tisse non sans succès de multiples liens entre la ville et les zones agricoles pour promouvoir une agriculture de proximité et de qualité.
Dans le train qui me ramenait dans mon village, je pensais à cette autre réalité des campagnes, même proches de l’agglomération parisienne, avec des villages qui s’appauvrissent, sans projets innovateurs et dont une grande partie de la population en est réduite à manifester sa désespérance en votant à plus de 40 % pour le Front national. Ces nouveaux concepts d’économies circulaire, collaborative et du savoir sont-ils adaptés à cette fracture sociale qui ne cesse de s’élargir ? Des start-ups à la campagne, c’est bien. Mais comment récupérer ceux, nombreux, qui sont restés sur le bord de la route ?