Au lendemain de la victoire des partisans du Brexit, leurs leaders, particulièrement discrets ces derniers jours, ne semblent guère faire preuve d’ardeur pour s’engager dans la voie de la rupture avec le Vieux Continent. Après une campagne plutôt nauséabonde, faite d’arguments fallacieux, de chiffrages mensongers (de part et d’autre), de mise en avant du thème de l’immigration, les partisans du Brexit ne semblaient pas croire en leur victoire, tant leur impréparation saute aujourd’hui aux yeux. Ils ont joué avec le feu, remettant en cause, dès le lendemain du vote, certaines promesses électorales, notamment le transfert de la contribution britannique à l’Europe vers les budgets sociaux, et n’anticipant pas les conséquences quant à une éventuelle dislocation du Royaume-Uni où se mêlent oppositions non seulement territoriales mais aussi générationnelles sans parler des fractures politiques au sein même des partis… Tout cela pour des postures politiciennes et des intérêts électoraux à court terme ! La note pourrait être salée pour les Britanniques.
Dès le départ, David Cameron, avait joué avec le feu en proposant ce référendum pour gagner les élections générales. Sans doute, avait-il évité un revers électoral, mais c’était pour mieux « sauter » deux ans plus tard ! La tactique de son probable successeur, Boris Johnson, consistant à se démarquer de lui, pour prendre sa place, n’est pas plus glorieuse. Tout cela ne grandit guère l’idée de Démocratie, le moins mauvais des systèmes, selon leur illustre prédécesseur, Churchill, à côté de qui ces dirigeants actuels font pâle figure. Mais nous n’avons guère de leçons à donner aux Britanniques quand on voit les leaders écologistes français remettre en cause la consultation sur l’aéroport de Notre Dame des Landes. Ce qui ne traduit guère un sens exacerbé du respect des règles de la démocratie !
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