Après son décès, Diego Maradona, ce génie du ballon rond à qui l’on excuse tous les excès, ce symbole aussi d’une certaine revanche des pauvres contre les nantis, est devenu plus qu’un dieu du stade, tant la ferveur a atteint une forme de religiosité, que ne connaissent plus les religions monothéistes, du moins en Europe. Au lendemain de sa mort, le journal L’Equipe n’hésitait pas à titrer : « Dieu est mort ».
Démesure encore avec ces envolées boursières, – sur fond de crise économique majeure avec tous les indicateurs macroéconomiques dans le rouge -, qui traduisent cette déconnexion entre la Bourse et l’économie réelle. D’ailleurs, entre 50 et 70 % des opérations boursières sont effectuées par des robots. La semaine dernière, le journaliste François Lenglet, dans sa chronique économique sur RTL, évoquait l’exemple du fabricant californien de voitures électriques, Tesla, qui a vu ses cours boursiers multipliés par six en 2020, avec une capitalisation qui dépasse les 500 milliards dollars, soit 25 fois plus que le groupe Peugeot qui produit pourtant sept fois plus de véhicules et 50 fois plus que Renault. Démesure dans ce rêve (peut-être pas aussi écologique qu’on ne l’espère !) de voitures électriques, source de profits futurs !
Globalement, l’agriculture, en partie parce que, par nature, elle est très liée au monde réel, celui du vivant et des territoires, échappe à cette démesure, malgré ce démantèlement des politiques agricoles qui rend les marchés plus dépendants des soubresauts des cours mondiaux. Et pourtant le premier krach financier concerne une plante originaire de Constantinople, la tulipe, qui connaît, dans les années 1630, un fort engouement aux Pays-Bas. Symbole du luxe, elle fait l’objet de contrats de marché à terme. Les cours s’emballent pour atteindre 6 700 florins le bulbe, soit le prix d’une maison bourgeoise à Amsterdam ou encore 20 fois le salaire annuel d’un ouvrier, engendrant une bulle spéculative irrationnelle qui va exploser en 1637. Le cours du bulbe retombera alors à 50 florins.