Au cours des dernières semaines, deux rapports ont analysé les conséquences de la malbouffe en termes de santé, de coûts environnementaux et sociaux. Le premier, à l’initiative du Secours catholique, avec le réseau des CIVAM, Solidarité Paysans et la Fédération des diabétiques, L’injuste prix de notre alimentation, calcule, à partir des dépenses réellement engagées par les pouvoirs publics, les coûts cachés de notre alimentation et en arrive à la somme de 19 milliards € par an (12 pour la santé, 3,4 pour les impacts environnementaux et 3,4 pour les impacts socio-économiques). Des chiffres qui s’ajoutent aux 48,3 milliards de soutiens publics au système alimentaire français.
Le rapport propose d’orienter les soutiens vers une alimentation plus saine, plus accessible, plus écologique notamment aux personnes en précarité (un Français sur 3 est en situation d’insécurité alimentaire et 1 adulte sur 5 est obèse). Le second rapport, celui de l’Institut Montaigne, un think tank d’inspiration libérale, Fractures alimentaires : maux communs, remèdes collectifs, qui part des mêmes constats, mais à partir d’une méthodologie différente, estime que la mauvaise alimentation et les pathologies qui y sont associés coûtent 125 milliards d’euros à notre système de santé. Il propose notamment l’instauration d’un chèque alimentaire par personne en situation de précarité d’un montant de 30 € par mois permettant l’achat de 4 fruits et légumes par jour.
Les deux rapports se rejoignent sur la nécessite de freiner l’expansion de la malbouffe, de miser sur la restauration collective et sur le fait que la charge de la transition alimentaire ne peut plus reposer sur le seul consommateur mais doit être répartie entre les différents acteurs. D’où l’échec de la campagne : 5 fruits et légumes par jour ! Alors que sortaient ces deux rapports, le SIAL (Salon international de l’alimentation) se tenait à Villepin mettant l’accent sur les substituts végétaux à la viande, aux produits laitiers et aux poissons, produits ultra transformés à prix élevés. Le contraste est saisissant avec les deux rapports qui incitent les consommateurs à manger du vrai…