En cette quinzaine du Mondial, l’automobile est à l’honneur. Mais qu’ils nous fassent rêver à travers ces rutilants et prestigieux mastodontes ou qu’ils traitent de ses effets pervers sur l’environnement, les médias portent avant tout un regard urbain sur la mythique bagnole. Car si l’on peut s’en passer en ville, ce n’est pas le cas en milieu rural. Née en ville à la fin du XIXème siècle, la voiture s’est diffusée plus rapidement à la campagne dont elle a modelé les paysages. Avant 1914, on compte plus de voitures à la campagne que dans les villes, mais elles sont rares : trois voitures pour mille habitants ! C’est pendant les Trente Glorieuses que l’automobile connaît un développement spectaculaire. En 1953, un tiers des ménages paysans en possède une. En 1970, ils sont 75 %. Heureuse époque de la deux-chevaux ou de la 4L, symboles d’évasion et de liberté pour toute une génération née entre les deux guerres ! Dans les décennies qui suivent, la voiture devient un marqueur social, révélateur de la société de consommation et de l’ère des loisirs.
Aujourd’hui, avec la crise, le contexte change même si la part de rêve demeure. La possession d’une voiture coûte cher. Une Clio 3 revient à 5 970 € par an ! Pour les ménages ruraux, le transport s’impose comme le premier poste de dépenses (17 %) devant l’alimentation et le logement. En ville, c’est le logement qui arrive en tête. Avec la crise, de plus en plus d’urbains sont venus à la campagne chercher un logement plus accessible. Le revers de la médaille, c’est qu’en s’éloignant du lieu de travail, le poste transport s’accroît fortement. Alors à quand une politique sociale des transports pour les ruraux, comme il existe une politique du logement social… ? Mais voilà, les caisses sont vides ! Reste le covoiturage ou cette initiative récente de la municipalité de Pélussin de mettre à la disposition de ses habitants une voiture…
Commentaires récents