Il y a quelques jours, les participants des Semaines Sociales de France, une organisation qui se réclame de la Doctrine Sociale de l’Église, ont planché sur le thème : la Démocratie, une idée neuve. A quelques mois d’échéances électorales importantes pour notre pays, le thème tombait à pic tant nos démocraties européennes semblent bien malades : gouvernements d’experts en Italie et en Grèce, divorce entre les citoyens et leurs représentants, développement des populismes et de l’abstention, émiettement de la société, poids des marchés financiers, déliquescence des corps intermédiaires, emprise de la communication, sans parler de la corruption et du népotisme.
Pour le philosophe Paul Thibaud, cette crise de la démocratie se caractérise par la défaite du citoyen devant l’individu. Il rejoint en cela un autre philosophe Pierre Manent, pour qui la compassion (et non plus le sens de la justice) est devenue l’objectif unique des démocraties. « La gouvernance de la règle, explique Pierre Manent, se substitue au gouvernement des lois, notamment au niveau de l’Europe. Cette machine à produire des règles est une impasse politique. »
Certes nos démocraties ne sont pas au mieux, mais encore convient-il de relativiser les choses, comme l’a fait l’ancienne Présidente de la Lettonie, Mme Vaira Vike-Freiberga pour qui la démocratie est une petite fleur fragile à préserver : « La démocratie est un processus, un point de départ et non un point d’arrivée ». En 1935, dans un contexte difficile comme aujourd’hui, l’homme politique, Marc Sangnier, notait : « On peut se rapprocher chaque jour de la perfection démocratique, mais on ne l’atteindra jamais ». Alors, en 2012, année qu’on nous annonce de tous les dangers au niveau économique, formons le vœu que les valeurs de la démocratie progressent et que les candidats à l’élection présidentielle se montrent dignes de ces enjeux !