Je n’en fais pas un titre de gloire mais depuis que j’en ai le droit (et le devoir ?), j’ai participé à tous les scrutins. Alors, me dis-je, dans cet élan citoyen, pourquoi ne pas apporter ma pierre au Grand Débat National. Après tout, c’est une expérience nouvelle qui ne se représentera peut-être pas de sitôt, surtout si la montagne accouche d’une souris ! L’on m’a dit que cela prenait dix minutes. Je vous passe les déboires du net (par ma faute !) qui me prennent plus de cinq minutes, avant d’attaquer les quatre grands chapitres : transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et citoyenneté, organisation de l’Etat et des services publics. L’exercice est frustrant, ne laisse guère de place, entre le oui et le non, à la nuance et à la subtilité. Sans parler des questions qui vous mettent mal à l’aise comme celle-ci : « Dans quel domaine faut-il faire des économies ? » Le questionnaire décline les différents secteurs : l’éducation et la recherche (pas question, c’est notre futur !), la défense (on est dans un monde tout de même dangereux !), la sécurité (pour les mêmes raisons que la défense), le social (tant d’inégalités !), l’environnement (vu l’état de la planète !), le logement (il suffit de lire le rapport de la Fondation Abbé Pierre)… Il ne cite pas la justice, la culture, l’agriculture ou la santé (là aussi pas touche !). Reste la case autre, mais là je sèche, avant de répondre : fonctionnement de l’Etat ! Peut-être un peu facile ! Si gouverner c’est choisir, je serai sans doute un piètre politique. A la fin, j’espère ajouter mes petites doléances personnelles, exprimer dans un espace de liberté, mon cri du cœur ou mon coup de colère, mais l’exercice est réservé aux cahiers de doléances dans les mairies ou aux réunions locales. Mais voilà, dans mon désert, pas de réunions locales dans un rayon de vingt kilomètres, ni cahier de doléances dans mon village, le maire justifiant son refus par le mépris (passé !) du chef de l’Etat à l’égard des maires…