Sur fond d’ambiance angoissante, entre négociations climatiques, actions terroristes et état d’urgence, j’ai découvert ce week-end un documentaire bien apaisant, malgré son titre Anaïs s’en va-t-en guerre. Ce film, réalisé par Marion Gervais, se veut plutôt pacifiste et touchant. L’on y découvre Anaïs, jeune femme de 24 ans, passionnée et libre, qui a du « nez » et a choisi de cultiver des plantes aromatiques en Bretagne. Au début du film, on la découvre en train de désherber. « Cela me détend ! », dit-elle, en colère face aux tracasseries administratives et au machisme de certains de ses formateurs qui lui jettent à la figure : « Une nana jeune qui vient de la ville et qui, en plus, est mignonne, n’a rien à faire dans l’agriculture ». Comme s’il fallait être moche pour travailler la terre ! Elle constate : « Là, où l’on m’a le plus découragé, c’est dans le milieu agricole ».
Mais, du genre déterminée, Anaïs n’en a que faire : « Je ne sais pas si ça marchera, mais je suis sûre que j’irai jusqu’au bout ». Elle en accepte le prix à payer : « Je préfère travailler 60 heures par semaine dans les champs que 35 heures dans une usine, ou de bosser pour des cons ». Pendant des mois, elle a vécu dans une caravane sans électricité ni eau courante, se contentant de l’eau du puits pour se laver. De même elle n’entend pas investir beaucoup d’argent dans son entreprise. Elle ne dormirait pas à l’idée de devoir rembourser un emprunt sur des années.
Troquant les bottes pour des escarpins, on la découvre exposant son projet à des commerciaux parisiens qui lui conseillent de jouer la carte chic tout en baptisant sa gamme de produits « La sauvage ». A la fin du film, on la retrouve chez le célèbre chef cuisinier, Olivier Roellinger qui, ébloui par la qualité de son travail, lui conseille de ne jamais perdre sa liberté. Même si le prix à payer est élevé !
Anaïs s’en va-t-en guerre – Quark Productions – Editions Montparnasse – 20 €.