Impensable il y a encore quelques années, la vente de viande en ligne connaît une progression constante même si elle représente une part marginale du commerce de viandes. Toujours est-il que la semaine dernière, le journal Le Parisien titrait sur le boom de la viande en ligne, citant l’exemple de la plate-forme Okadran, qui aurait comptabilisé 15 000 € de commandes depuis sa création, il y a trois semaines. Son fondateur la définit comme « l’Airbnb de la viande »… Dans ce système, c’est le producteur qui fixe le prix, la plateforme s’adjugeant 10 à 16 % de commission. Derrière ce relatif engouement, faut-il voir l’attrait pour les circuits courts dans une filière d’une grande complexité et d’une grande opacité sur les marges des différents (et souvent nombreux) intermédiaires, avec comme seule certitude, le fait que beaucoup de producteurs ont bien du mal à dégager un revenu digne.
Avec la vente directe à la ferme, les AMAP ont été pionnières avec le triple souci de mieux rémunérer les agriculteurs, de rassurer les consommateurs et de réduire l’impact écologique. Fonctionnant sur le bénévolat, elles créent une relation directe entre le producteur et les consommateurs qui sont aussi des citoyens engagés. Ce qui n’est pas toujours le cas de ces plateformes, plus mercantiles, même si elles se réclament de l’économie sociale et solidaire. Ainsi, dans le collimateur des AMAP, La Ruche qui dit oui qui compte parmi ses actionnaires Xavier Niel, le patron de Free, et l’un des cofondateurs du site de rencontres Meetic, vend sur Internet des produits du terroir que l’acheteur en ligne récupère auprès de 650 ruches tenues généralement par des autoentrepreneurs. Les défenseurs des AMAP parlent d’ « ubérisation » de l’agriculture. Querelles de bobos ! lit-on dans la presse. Quant à moi, je préfère aller acheter la viande chez mon boucher, surtout s’il se fournit auprès de producteurs locaux…
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