Les projets alimentaires territoriaux

Ces dernières décennies ont été marquées par un éloignement entre lieux de production agricole et de consommation alimentaire, engendrant une forte déconnexion entre villes et campagnes. C’est dans l’esprit de rapprocher territoires et alimentation et de réduire les distances entre la fourche et la fourchette, que le législateur a inscrit dans la loi agricole de 2014, les projets alimentaires territoriaux (PAT) qui associent tous les acteurs : collectivités territoriales, associations de consommateurs, syndicats de producteurs, services de l’Etat, entreprises, universités, parcs naturels régionaux, associations…

Dix ans après le vote de la loi, l’engouement n’a pas cessé et s’est même accélérée après la Covid qui a montré la fragilité de notre système d’approvisionnement. Aujourd’hui, plus de 440 projets représentent près de deux tiers du territoire. Ce qui frappe à la lecture des documents sur le sujet dont celui de l’ADEME (1), c’est l’hétérogénéité des projets issus ou soutenus par les PAT. Pour ne citer que quelques exemples : à Grenoble, des acquisitions foncières favorisent l’installation d’agriculteurs ou la pérennité d’exploitations ; au Pays d’Armagnac, est privilégiée l’intégration d’un maximum de produits locaux et de qualité dans les cantines ; dans l’Adour, c’est le rachat d’un abattoir municipal, dans le Clunysois, l’établissement d’un atelier agro-alimentaire partagé et à Lyon Métropole, le développement d’un réseau de fermes semencières ; dans le Bassin rennais, l’objectif est d’assurer des débouchés rémunérateurs aux agriculteurs engagés dans la protection de la ressource en eau ;  à Marseille, en Lorraine et dans l’Artois, c’est la lutte contre la précarité alimentaire qui est prioritaire ; et dans de nombreux projets, est favorisée la sensibilisation des écoliers au gaspillage alimentaire…

A défaut d’élaborer un contrat social agricole, alimentaire, environnemental, et de santé, au niveau national, au moins les territoires (et c’est l’un des grands mérites des PAT) permettent-ils la rencontre et le dialogue entre les rats des villes et les rats des champs…

1/ Actions et projets inspirants pour nourrir mon PAT (Quadrant Conseil, Soliance Alimentaire).