Sujet ô combien clivant que l’éolien ! Il suscite même des controverses au sein de ceux qui se réclament de l’écologie, selon qu’ils privilégient la défense des paysages ou le développement des énergies renouvelables. Il faut dire que les promoteurs de l’éolien ne jouent pas forcément la carte de la transparence, n’hésitant pas à imposer leurs vues comme d’ailleurs a pu le faire le lobby nucléaire en d’autres temps. Ils ne lésinent pas non plus sur les moyens.
Ainsi, à trois kilomètres de chez moi, on est en train d’installer quatre éoliennes. Pour les acheminer, on a aménagé et bitumé sur 600 mètres un chemin rural qui n’était plus praticable. Rien à redire, jusque-là. Si ce n’est que du fait du retard dans la réfection d’un pont dans ce même village, on a décidé de faire prendre un autre parcours à ces éoliennes. Désormais nous avons un beau chemin qui a coûté plusieurs centaines de milliers d’euros, mais réservé aux ayants-droits (une poignée de personnes !), et qui s’il avait fait un ou deux mètres de plus de large aurait pu par la suite servir de déviation pour les nombreux camions qui traversent, non sans risques, quotidiennement le village. Pas de quoi améliorer localement l’image de cette énergie renouvelable, dans une région à forte densité d’éoliennes.
Plus globalement le débat semble verrouillé, alors que les questions concernant l’emploi, la balance commerciale, le coût sur notre facture d’électricité, l’efficacité énergétique d’un système intermittent… montrent qu’il n’y a pas consensus de la part des experts scientifiques. Quid également des conséquences sur la santé des troupeaux (les vaches seraient plus sensibles que les humains aux ultrasons !) mais aussi des riverains. Un médecin du nord de l’Aisne, qui exerce dans une zone qui concentre plus de 200 mâts, a pu constater une augmentation de cas d’insomnies, d’acouphènes, de vertiges, de migraines, de nausées, parmi d’autres symptômes encore plus graves. Reste à établir le lien de causalité, ce qui est une autre paire de manches !