Robert Hossein s’en est allé en même temps que cette satanée année 2020. Je l’avais rencontré, il y a dix ans, pour l’écriture du livre Les Combats de l’abbé Pierre. Ce croyant m’avait dit toute son admiration pour le fondateur d’Emmaüs. « J’ai une immense estime pour l’abbé Pierre. A chaque fois que j’allais le rencontrer, j’étais fou de joie. Il m’a toujours ému avec sa générosité instinctive, son sens du partage, son regard porté sur les autres, sur ceux qui souffrent, qui appellent, qui espèrent. La souffrance des hommes, c’était la sienne. Il m’a appris l’importance du regard que l’on porte sur les autres. Il n’était pas moralisateur ni moralisant ; il ne portait pas de jugements sur les gens. Il a assumé sa vie. D’ailleurs il est resté durant toute sa vie très jeune d’esprit. J’ai la conviction que si l’on veut donner sens à sa vie, on n’a pas d’autre choix que de s’inspirer de la démarche de l’abbé Pierre. Il a indiqué une voie qui me paraît la seule qui soit. »
Il ajouta cette anecdote : « A Genève, un jour, alors que nous sortions d’un spectacle, il me dit :
- J’ai faim.
- Mais à cette heure, à Genève, tout est fermé, lui répondis-je.
- Ah, tant pis, nous nous en passerons !
Et puis, nous sommes passés devant un night-club. Je m’adresse au portier pour savoir si l’on peut dîner. On est entré, on s’est installé et on a dîné. Plusieurs jeunes filles l’entouraient pleines d’admiration. Il ne s’est pas posé de questions. Il était naturel. Je peux dire que je suis l’un des seuls à avoir emmener l’abbé Pierre dans un night-club ».
Robert Hossein a rejoint l’abbé Pierre et son ami Frédéric Dard. Tous trois doivent passer leurs soirées à jouer aux cartes, avec, sans doute, d’autres hommes de cœur…
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